Et ça pleure et ça pleure, ça pense à un monde qui s’effondre, ça écoute la voix rassurante du curé, en représentation, célébrant des louanges qu’on lui a commandées, il est bon acteur. Je jubile. Je ne suis pas là, mais je vois tout, mais je jubile, j’exulte.
Tout le monde finit par sortir de l’église, on charge le cercueil dans une voiture, on le fourre dans un trou de terre grasse.
12h00. L’attroupement sèche ses larmes, sèche les traînées salées qui ont imprégné les joues roses, au grain fin, celles mal-rasées et rudes, les joues d’amis, de proches de la famille. On pense au défunt, on dit qu’il aurait aimé qu’on reprenne une vie normale, que c’est moche, qu’il était jeune, que c’est une injustice intolérable, qu’on est fait pour la vie, et qu’on le sait au fond de nous, que le curé l’a même dit. Mais c’est faux, je ne veux pas qu’ils reprennent une vie normale, je veux qu’ils souffrent en pensant à moi, je veux qu’ils ne m’oublient pas, que la cicatrice soit béante, qu’elle leur arrache une grimace à chaque pas, chaque moment, que même les pigeons dégueulasses qui leur chient sur les fringues leur rappellent mon visage et qu’ils pensent en boucle, pour l’éternité, que je ne méritais pas ça. Mais il est 12h02 et on se demande ce qu’on va manger ce midi, après un dernier signe de main au corbillard… Mais non, ça n’arrivera pas, je ne suis pas mort… Pas encore.
A lire ! Et à suivre...
Mais on lit, et on suit.
RépondreSupprimerEt on fait bien ! =)
RépondreSupprimerL'Histoire retiendra (espérons !) que le premier tag dédié à mon nom est apparu chez toi Nox :) !
RépondreSupprimerSi tu meurs toi aussi trente-six fois par jour au bord de l'œil, tu es le bienvenu en guest star dans mes fictions, soit dit en passant ;) .