lundi 30 mars 2009

Ceux-là ont pris un ticket








Vaste programme.

Je me demande si 2009 suffira.


dimanche 29 mars 2009

Fictions sans espoir, l’ultime lecteur de David Toscana.















Au commencement Dieu créa les cieux et la terre. Il nie de la tête. Pourquoi préciser que le commencement est le commencement ? Il raye les deux premiers mots et lit à voix haute : Dieu créa les cieux et la terre. Beaucoup mieux, se dit-il.


Que faire lorsque, peon d’un village insignifiant et sec comme le soleil, on perd sa femme presque bêtement, alors qu’elle est dans la force de l’âge, alors que c’est elle qui s’est occupé de faire les plans de notre avenir commun ?
Lucio devient bibliothécaire. Lucio, rustre ignorant, par défaut d’éducation plus que par déficit intellectuel, devient bibliothécaire car on lui offre le job dur un plateau, salaire compris. Plus tard, des années plus tard, alors le salaire a disparu pour cause de non-rentabilité, restent les livres et un vieux Lucio qui a trouvé goût à la lecture.
Lorsque Remigio – le fils – découvre le cadavre d’une jeune fille dans son puits, c’est vers son père qu’il se tourne. Son père, « Lucio » jamais « Papa » jamais « Père », juste une personne parmi d’autres. Ce clochard qui vit dans une ancienne bibliothèque, séparée en deux pièces hermétiques : celle des livres dignes d’êtres lus, et celle des livres dévorées par les cafards.
Car Lucio a pris l’habitude de subdiviser les romans en deux catégories. Les chefs-d’œuvre, selon lui, dignes d’être lus. Et les autres, ceux des mauvais romanciers.
Les chefs-d’œuvre sont les livres tragiques, sans effet de romancier. La mort de Babette, les neiges bleues, la fille du télégraphiste ; tous ces livres tissés de disparitions subites, de non-dits, d’incompréhension. Dans la mort de Babette, Babette – une petite fille – disparaît derrière une porte. Elle disparaît derrière une porte car si elle était restée la foule l’aurait tuée. C’est tout ce qu’on saura. Babette ne reparaîtra jamais. C’est la force, selon Lucio, du roman. Ce qui en fait un chef-d’œuvre. Car il reproduit la réalité. Celle de Lucio. Celle qui dit qu’il arrive des choses, et qu’on est jamais certains ni des causes, ni des conséquences. Il arrive des choses qui peuvent détruire une vie lorsqu’on s’échine à tenter de les comprendre. On ne doit pas chercher à les comprendre. N’en détruit-on pas sa vie pour autant ? Ou plutôt que « détruire » car le terme est fort, et ne veut pas dire grand-chose après tout, n’en oublie-t-on pas de vivre tout simplement ?

Lucio vit un deuil permanent. Le deuil d’Herlinda, sa femme, celle qui avait prévu de faire de faire une grange pour y entreposer des aliments équilibrés pour leurs chèvres. Elle est morte un matin, elle avait mal aux jambes. C’est tout. Lucio est revenu et elle était morte. Elle avait juste mal aux jambes. Elle a tiré sa couverture sur ses jambes et est partie. Pour ne pas avoir honte.

De cette expérience unique et marquante, Lucio a créé un filtre. A la lumière duquel il passe chaque roman. Répond-il à ce critère ? Le personnage avait-il honte avant de mourir ou a-t-il imploré le ciel, à la différence d’Herlinda ? Leur restaient-ils des choses à se dire avant d’être séparés, ou non ? De là la classification : la pièce des chefs-d’œuvre et la pièce où les livres sont lentement dévorés par les cafards.

Comme ces écrivains qui s’attardent sur la fumée de cigarette et la musique de jazz en fond.


Lucio, et derrière on sent la forte patte de David Toscana, déteste les effets. Lucio aime les mots, aime que ça sonne vrai. On enterre pas un enfant comme ça, on ne tue pas un homme comme ça…
La littérature n’est pas cinématographique. Il déteste les signes : parenthèses, tirets. Artifices de mauvais romanciers. La forme doit être la plus simple possible. Et d’ailleurs Toscana a écrit tout son livre en utilisant uniquement les paragraphes, les virgules, points (exclamations, interrogations, deux points). Et c’est tout. Lissant dialogues, narration, délires de Lucio dans une longue suite de paragraphes égaux. La lecture n’est pas visuelle. Lucio/Toscana semble nous dire que jouer avec la forme, c’est tricher.

Mais c’est aussi une manière de refléter les délires de Lucio. Car Lucio est persuadé qu’il trouvera dans les livres la réponse de la mort de la petite fille retrouvée dans le puits de Remigio (vous savez, son fils). Il l’incite à l’enterrer sous son avocatier pour rappeler Le Pommier. Il dénonce Melquisedec, le vieil homme qui apporte l’eau au village, à la police car il a lu dans un livre une situation similaire, dans laquelle c’était un vieil homme le coupable. Il appelle la petit fille morte Babette parce qu’elle lui rappelle la Mort de Babette.
Lorsque débarque la mère de la petite Anamarita – le vrai nom de Babette, on découvre que la jeune mère endeuillée partage le même amour des livres avec Lucio. Mais pas son fanatisme. Ni son délire.

D’El último lector, Toscana fait le terrain de jeu de Lucio. Le transforme en démiurge qui agit sur son entourage, par qui le malheur arrive, dénonçant avec nonchalance son voisin, insufflant dans l’esprit de son fils un sentiment de culpabilité avec la plus grande indifférence.

Jouissif, ai-je lu quelque part. Dérangeant plutôt, délirant sans doute. El último lector est un roman d’initiation. Le roman de l’échec d’une initiation. L’échec à être père, l’échec à vivre tout court, car la vie de Lucio s’est arrêtée ce matin où Herlinda ne s’est plus jamais relevée. Et depuis, il cherche sa trace dans la plume de n’importe quel auteur, confondant sans vergogne fiction et réalité, sans prendre gare aux conséquences. Sans succès.



David Toscana, El último lector (2009 pour l’édition française), éditions Zulma – 18 €

Crédit Photo : 1987 © John Annerino

lundi 23 mars 2009

L’Amérique des écrivains crève-la-faim

A l’occasion de la sortie de Fuck America d’Edgar Hilsenrath, je vous propose de faire un voyage dans le XXème siècle sur les traces de l’écrivain crève-la-faim des Etats-Unis. A travers quatre romans emblématiques. Et mes conjectures plus ou moins fumeuses.

You can't win (1926), Fuck America (1980), Sur la Route (1957) et Demande à la poussière (1939)…

De Jack Black à Jakob Bronsky, en passant par Arturo Bandini, le célèbre auteur du petit chien qui riait – ça, c’est une nouvelle – le rêve américain avait vécu quasiment avant de naître.


You can’t win : la voix de la prophétie(1926)


Jack Black n’est pas à proprement parler un écrivain, on sait peut de chose de lui si ce n’est que ce livre serait son autobiographie. Son témoignage de repenti. Plus tard décliné par une flopée d’artistes –et même Johnny Halliday, qui l’eût cru ?, devant les portes de pénitencier. Excluons donc la dimension morale de l’œuvre de Jack Black. Pour s’attaquer à la surface : Jack Black est le prototype du voyou comme on se l’imaginera pendant une bonne moitié du XXème siècle (rappelez-vous les 400 coups de Truffault…). Un bon petit garçon qui tourne mal. Un bon petit garçon qui doit apprendre à se débrouiller seul et qui cherche à vivre sa vie, qui rêve d'idépendance et de voyages. De valises en cuir tamponnées de cartes postales. De grands impers grisâtres. Et pour cela il est prêt à tout et encore plus à s’éviter l’adolescence, entrer dans les combines d’escrocs, partager un feu de camp avec des « Okies » : vivre la vie de hobo.
C’est en vivant chichement de rapines diverses, en comptant ses sous, les claquant le reste du temps, en jeu, alcool, putes que sa vie s’égrène. Rythment sa vie des préoccupations essentielles, trouver de l’argent pour manger, se vêtir. Sa journée commence toujours par un état des lieux de sa monnaie en poche.
Jack Black n’est pas un écrivain, c’est le témoin. Celui qui dit : ne faites pas ce que j’ai fait. Celui qui revient de l’enfer, avant d’y disparaître à nouveau – il se serait suicidé en 1932. Celui qui, pourtant, n’aurait jamais pu s’écouter.

Yegg (titre français), ed. Fondeur de briques, 2007




Bandini : la naissance du mythe (1939)

Si Jack Black est le témoin, l’annonciateur, avec un son côté ange Gabriel, alors Arturo Bandini, l’alter-ego de John Fante, est le Messie. Celui par qui tout arrive. Moins voyageur que son prédécesseur, Bandini ne porte pas moins en lui cette dimension du voyage, en tant que fils d’immigrant italien. Bandini partage avec Black d'avoir quitter le foyer tôt, de ne pas s'y être bien senti et de l’aimer pourtant.
Il s’échoue à Los Angeles, en tant que sédentaire (dernier rush vers l'Ouest où la vie est toujours plus belle). Vit lui aussi dans la misère. Mais gagne son argent différemment, il roule lui aussi son monde. Sa logeuse, ses voisins, son éditeur le grand Hackmuth !.
Et il y a toujours cette obsession, qui revient sans cesse, combien me reste-t-il en poche aujourd’hui ? Combien de temps je peux tenir avec ça, théoriquement ? Combien de temps je tiendrai en pratique ? Jusqu’à ce que la gloire, car elle arrivera forcément un jour - elle ne peut qu’arriver au génie qui a écrit Le Petit Chien Qui Riait ! – me tire de la misère. Car Bandini, c’est avant tout un grand auteur pas encore découvert… Tour à tour exécrable, insultant, roublard, sans pour autant attaquer la couche profondément honnête du personnage, sa façon attachante de se sacrifier à ceux qui l’aiment, renonçant ainsi à ses objectifs, contre toute attente. Celui que Fante aurait aimé être sans doute, s’il n’avait cédé aux grasses sirènes d’Hollywood…

Demande à la poussière, ed. 10 :18




Sur la route : le voyage initiatique (1957)


Jack Black inspira le Junky de Burroughs, John Fante sera érigé en maître incontesté par Bukowski, c’est toute la Beat Generation qui porte l’empreinte de l’écrivain crève-la-faim.

Ainsi Jack Kerouac, dans Sur la Route, est lui aussi cet écrivain voyageur sans-le-sou. Contrairement à ses prédécesseurs, Sal Paradise se vouait à une existence plutôt sédentaire, minable mais heureuse. Sal se laisse entraîner par un démon, vers l’aventure : Dean Moriarty. Abandonnant ainsi temporairement le confort matériel du foyer familial.

Lui et son compère sillonne l’Amérique apparemment sans but et pourtant à la recherche d’un je-ne-sais quoi, attrapant les auto-stoppeurs pour qu’ils leur paient l’essence. Sous la houlette écrasante de Dean. Personnage qui pèse de tout son poids, de son emprise sur Sal, l’enjoignant presque à se sacrifier pour son bon plaisir.
C’est toute l’irresponsabilité de cet homme fou lancée au visage de Sal, et que pourtant il aime, qui constitue son parcours initiatique. Kerouac/Sal écrit ce livre, là encore, comme témoin. Il écrit pour expier l’ultime erreur de Sal. Ce choix de bon sens. Celui d’abandonner Dean. Alors qu’il était son unique ancrage dans la vie réelle.


Sur la route, Jack Kerouac, ed. Folio




Fuck America : l’héritier de Fante (1980)

Edgar Hilsenrath/Jakob Bronsky partage avec Bandini sa condition d’émigrant – Edgar Hilsenrath à la différence de Fante écrit en allemand. Il partage avec lui l’inconstance. Mais plus roublard, bien que plus stable, moins dominé par ses émotions, il voit l’Amérique telle quelle est dans les années 50. Et surtout New-York. Manhattan même. Le sas où on retient la merde, pour éviter qu'elle ne gâte le reste du territoire et l’American Dream. Celui où l’on enferme le peste venue d’Europe : le malheur. Le malheur, le désespoir, l’horreur, tout ça.
Tous ces concepts que sa mémoire a refoulés et dans lesquels il évolue au jour le jour. Rejeté par tous, sans pour autant en ressentir une frustration immense. Il demande une place qu’on ne lui accorde pas. Une vie, peinard, avec une femme, et un peu d’argent. Sans travailler si possible. Celui qui revient de l’enfer se contenterait de peu…

Merci aux jeunes éditions Attila pour la traduction en français.

Fuck America !
, ed. Attila, 2009

samedi 21 mars 2009

Brillant poisseux aux heures perdues de Fuentes


On ne crache pas sur les cadeaux

Samedi 14 mars 2009 au stand Gibert Joseph/Mexique du Salon du Livre. La fièvre de la consommation s’est emparée de moi. Je scrute chaque table surchargée de livres, déjà aperçus pour la plupart, mais qui prennent soudain un visage si séduisant dans le contexte un peu pompier de la foire. Oui, la foire car, à quelques mètres de là, des saltimbanques en costume bien propre, maltraitent leurs tambours et parasitent ma recherche par la même occasion. Pour le plus grand plaisir des touristes appareils photos en mains, et de leur progéniture qui suit en poussette high-tech. Fin de la digression.

J’y laisserai une petite centaine d’euros, ce qui me vaudra un cadeau, et j’en viens au sujet de l’article, une nouvelle bilingue de Carlos Fuentes – sous la double bannière Gallimard/Gibert Joseph – intitulée Brillante/Brillant. Suivant qu’on la lit dans le texte ou non.

So what ? Une chute du Bonheur des familles, sans doute ?


Lorsque Carlos Fuentes s’ennuie, il enfante des monstres. Pauvre Caroline, qui cherche dans son fils, inexplicablement né brillant – c'est-à-dire du type doré, luciole d’or, vomisseur d’or, ce genre de fils-là, qui lui vaudra de vivre caché avec sa seule mère comme compagne – le retour de son mari qui a réussi à conjuguer petite et grande mort.

Elle le cherche si bien que lorsque son fils, inexplicablement silencieux entonne de la voix de son défunt père des « Merci Caroline » ou des colliers d’insultes, Caroline se refuse à ouvrir les yeux.



L'as de trèfle s'appelle Jean-Jacques

Caroline se fige dans un alter ego cannibale de (Gibert ?) Josef Fritzl (et c’est là que le texte entre étrangement en résonance avec l’actualité).

Seulement, on se plaît à penser que Caroline n’a jamais été mère. Caroline serait juste cette voisine que l’on voit parler à une personne imaginaire dans les escaliers, recouvrir d’un drap une statuette pour nous empêcher de voir son « trésor » doré. Son fils qui n’existe pas, réplique de son mari, qu’elle finit par tuer dans un élan de désir vers son défunt mari (Jean-Jacques).

C’est le douloureux sujet du deuil accidentel, de celui qu’on n’accepte pas, de cette chose horrible qui n’aurait jamais dû se passer alors qu’il restait encore tant à vivre.

C’est aussi peut-être une Vierge Marie moderne un peu fragile psychologiquement, engrossée par le Père pour accoucher du Fils. Ou quand Dieu aurait mieux fait de mettre un préservatif… (Benoît si tu m’entends…).

Une vingtaine de minutes de lecture : c’est un petit gâteau apéritif que nous offrent Gallimard et Gibert Joseph.

Et comme d’habitude avec les gâto-apéro, on les prend parce qu’on nous les offre.

Et il n’en reste jamais pour les retardataires… Si l’envie vous prend, peut-être en reste-t-il ? Cherchez un vendeur sympa chez Gibert ;-)

mardi 17 mars 2009

Guère épais #1. Natacha la pouf : fantasme de Tolstoï.




Je débute ici mon journal de lecture de Guerre et Paix (ou La Guerre et la Paix suivant les traductions), j’aurais bien tranché en vous donnant le nom en russe mais : 1) il est connu que le cyrillique réserve des surprises d’affichage à tout internaute averti, 2) la flemme.

Pourquoi Guerre et Paix, pourquoi un monument ? Sur lequel on a tout dit ? Etc. Etc. Etc. (j’en rajoute un peu). Parce que je suis en train de le lire, pardi ! Et qu’il n’y a pas d’âge pour (re)lire un classique. En l’occurrence, il s’agit de ma première lecture. Parce que c’est long et que je me paie un peu de XIXème siècle en lisant du feuilleton. J’arrive à la fin du livre II et un constat s’impose d’ores et déjà, à mes yeux.




Natacha l’adolescente

Je vais m’appesantir sur le personnage de Natacha Rostov. Sur lequel il m’est pour le moment impossible de tirer trop de conclusions, même si intuitivement, je sens qu’elle va encore nous en faire voir des vertes et des pas mûres. Jusqu’à présent, elle a servi de papier tue-mouche. Attirant à elle les Pierre, Boris, Dénissov et André, et leur tournant tous la tête.

Cherchant à épouser l’un puis l’autre, au gré de ses lubies. De ses caprices de jeune fille.Demandée en mariage à seize ans, cherchant le mariage à tout prix. On en serait presque à se demander ce qui la pousse dans les bras des hommes. Ou de l’homme en général. Voit-elle qu’elle fait de l’effet à un homme qu’elle s’imagine convolant avec lui le restant de ses jours.

Oui cette Natacha est tout bonnement détestable (je me laisse dépasser par mon enthousiasme… tant pis).

Par son inconstance. Par sa propension à se projeter dans les bras des objets/obstacles masculins sur son passage. Et par celle de chercher à jouir de, et utiliser, son entourage selon son bon plaisir.



Natacha le Cancer. Portrait astro.

Natacha, finalement, c’est un archétype astrologique du Cancer. Le signe gouvernée par l’inconstante Lune. Artiste – elle chante divinement bien, populaire, aimante, crédule, capricieuse, qualités et défauts vendus avec. Un certain égoïsme amoureux, une faculté à se représenter l’amour qui y ajoutent la touche du vénusienne/Lion. Je n’ai trouvé nulle part dans les fragments de biographie de Léon qu’ils s’intéressaient à l’astrologie. Je vois plutôt dans le portrait romantique de

Natacha l’expression fantasmée de son modèle de femme idéale.



Si l’on regarde la carte du ciel de l’ami Léon :




















Ascendant Cancer, Vénus Lion : Voilà où se trouve Natacha, dans les propres désirs de Tolstoï. Natacha, c’est Sophie Bers, celle qui deviendra sa femme. Rencontrée en 1862. De 16 ans sa cadette… Comment ne pas voir dans la relation entre André (dont la dominante Capricorne/Vierge apparaît clairement à tout astrologue) et Natacha un miroir de sa propre vie ?

lundi 16 mars 2009

Truquer la vitesse : Down in Mexico, la petite mort.



Quand ça va vite...

Il est question de vitesse dans Death Proof.

Ca tombe bien.

La vitesse à laquelle on s’aperçoit qu’il ne nous reste plus que quelques minutes à vivre.

Ou à peine une seconde.

La vitesse à laquelle il faut lancer une Dodge Challenger RT pour rattraper un pervers.

La vitesse à laquelle roulent les hanches d’une fraîche actrice holywoodienne.

La vitesse à laquelle les souvenirs du boulevard de la mort s’estompe.


Down in Mexico

La vitesse à laquelle Vanessa Ferlito enfonce l’impuissance de Kurt Russel tout au fond, dans les tréfonds de la ville-chaos. La ville-tumeur de Fresan. La ville des jeunes poètes asphyxiant leur propre mère, en faisant une clocharde, bonne et folle à la fois, Mexico de Bolano.

La ville cadavre.







Mexico : la ville plutonienne.

Quel meilleur hommage à l’armada mexicaine qui sévit en ce moment, et pour notre plus grand plaisir, exposée dans les allées froides d’un salon du livre bien trop propre, un poil trop en place, un poil trop rangé ?

Un poil que je me résous à franchir. A cisailler en guise d'inauguration.



Enfin pas besoin de bouder mon plaisir.

La vitesse, la mort, les filles.



Les séries B puisent inconsciemment dans la littérature.


Un dernier conseil :